Eloïse Quétel, responsable des collections Dupuytren

Eloïse Quétel

Responsable des collections Dupuytren

J'apporte aux visiteurs des points de vue historique, scientifique et culturel complémentaires pour éclairer de manière didactique ces pièces d’un genre particulier.

Pour retrouver Eloïse Quétel, il faut parcourir un dédale de couloirs souterrains au cœur du campus Pierre et Marie Curie. Derrière une porte blindée, au milieu des cires anatomiques, des pièces ostéologiques et des instruments d’anatomo-pathologie, elle veille sur une collection médicale exceptionnelle : celle du célèbre musée Dupuytren1

De son père ébéniste, elle a gardé le goût pour la restauration et la passion du patrimoine. Eclairée par la lumière blanche des néons se dresse, dans les sous-sols du campus Pierre et Marie Curie, une véritable bibliothèque de restes humains dont les plus anciens datent du XVIIIe siècle. Là, se côtoient des pièces osseuses, des cires d’anatomie pathologique, des pièces en fluide, ainsi que des photos, des peintures, gravures, dessins et quelques instruments, vestiges de la Société anatomique de Paris et de la chaire d’anatomie pathologique.

Première femme responsable de la collection Dupuytren

Rattachée au pôle patrimoine de la Bibliothèque de Sorbonne Université qui gère la collection, Eloïse Quétel est la première femme à veiller sur ces quelques 15 000 pièces longtemps considérées comme des monstruosités et des curiosités. Au milieu des bocaux, elle est en plein récolement. Une opération qui vise à vérifier l'intégrité des collections, à mettre à jour les données relatives aux œuvres, mais aussi à faire un bilan de leur état de conservation. L’ampleur de la tâche est titanesque, puisque le dernier inventaire en date remonte au début du XXe siècle.

Quand elle arrive en novembre 2017 dans les réserves où sont entreposées les collections après la fermeture du musée Dupuytren en mars 2016, elle découvre des milliers d’objets stockés pêle-mêle sur des étagères. Elle entame alors un classement anatomique de tous les spécimens allant de la tête jusqu’aux pieds avec un sous classement pathologique. Puis, commence un véritable travail d’enquête pour retrouver l’histoire de chaque pièce : l’identité du patient, sa pathologie, le nom du médecin, etc. Ces informations, elle les compile minutieusement dans une base de données qu’elle souhaite à terme rendre accessible en ligne.

Ce travail de récolement est aussi l’occasion pour la responsable de la collection Dupuytren de repérer et de traiter les pièces en mauvais état. « La restauration de ce type d’objet nécessite un savoir-faire unique. Il faut réaliser un constat d’état pour connaître leur état de conservation, savoir comment ils ont été préparés, pourquoi ils ont été altérés et quelle est leur histoire, explique avec enthousiasme Eloïse Quétel. Afin de ne pas perdre la traçabilité des interventions, il faut ensuite les restaurer de façon stable, lisible et réversible dans le temps ».

Conservatrice-restauratrice de restes humains, un savoir-faire d’exception

Intéressée depuis son enfance par les collections médicales et l’histoire culturelle de la mort, c’est en lisant durant sa licence d’arts un article sur la restauration d’une tête réduite qu’elle découvre la possibilité de s'orienter vers le domaine des restes humains. Elle se passionne alors pour cette activité qui compte moins d’une dizaine de professionnels en Europe et intègre l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Avignon où elle se spécialise en conservation-restauration. « Il n’existe pas de formation spécialisée dans ce domaine, précise Eloïse. J’ai appris sur le terrain aux côtés de médecins et d’anthropologues durant mes stages en Europe, au Museum de Vienne, au musée vétérinaire de Maisons-Alfort, au musée d’anatomie de Lyon. Il m’a aussi fallu adapter les techniques de restauration des matériaux organiques comme le cuir, aux questionnements soulevés par les restes humains sur le plan éthique et déontologique ».

Autodidacte, elle se plonge dans l’étude des différentes pathologies, de l’anatomie, de l’histoire de la médecine mais aussi de l’ethnologie et de l’anthropologie. Une fois diplômée, elle rejoint pendant quatre ans le Muséum national d’histoire naturelle où elle est en charge de la quatrième plus grande collection de momies au monde.

Et quand on lui demande pourquoi elle n’a pas fait médecine au regard de son intérêt pour l’anatomie et les pathologies, elle avoue qu’elle a « toujours eu beaucoup de mal avec le frais ». Cette trentenaire décomplexée aime jouer avec les décalages. Sous sa blouse blanche, elle cache un crâne fumant une cigarette.

De l’ombre à la lumière

Tout droit sortie de l’univers de Tim Burton, cette professionnelle de l’ombre cultive le sens du paradoxe. A côté de son activité solitaire de restauratrice, elle met un point d’honneur à faire vivre la collection tout au long de l’année à travers la rédaction d’articles pour des revues spécialisées ou lors de conférences. L’occasion pour elle de partager son expérience avec les rares experts internationaux du domaine ainsi qu’avec les passionnés et les chercheurs.

Éloïse Quétel

Au cours de visites organisées, elle ouvre régulièrement les portes de la collection aux personnes du champ des sciences médicales, du patrimoine et des arts et gère au quotidien les demandes de consultations des étudiants et des chercheurs français et internationaux qu’elle accompagne dans leurs recherches. Soucieuse de répondre aux exigences de la rigueur scientifique, elle aborde avec tact et pédagogie des sujets pourtant difficilement soutenables comme ceux de la maladie. « Très loin d’une vision morbide ou voyeuriste, j’aime apporter aux visiteurs des points de vue historique, scientifique et culturel complémentaires pour éclairer de manière didactique ces pièces d’un genre particulier », tient à souligner Eloïse.

Passionnée par son métier, elle apporte également son expertise aux responsables des collections scientifiques de Sorbonne Université ainsi qu’aux autres institutions, nationales et internationales. Avec ses collègues, elle rêve d’ouvrir un jour un musée qui regrouperait en un même lieu les trésors patrimoniaux scientifiques et médicaux de Sorbonne Université.


1 En 1835, le baron Guillaume Dupuytren, anatomiste et chirurgien, professeur de médecine opératoire, lègue à la Faculté de médecine de Paris 200 000 francs pour la création d’un musée anatomique. La même année, une chaire d’anatomie pathologique fut créée.

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